Le château de la belle Diane de Poitiers.


Ceci est ma vision très personnelle de la vie de Diane de Poitiers.

Ayant vécu, pendant plus d’un quart de siècle à Anet, sur sa propriété,
guide de ce joyau de la renaissance, rat de bibliothèque, je vais vous faire découvrir la vie de celle qui était "la puissante Diane de Poitiers".
Cette inscription en latin orne le sarcophage de marbre noir que vous pouvez voir dans sa chapelle funéraire à Anet.

Le château de la belle Diane de Poitiers.

Anet est-il le "cadeau" du roi Henry II, à Diane de Poitiers ?

Quand on entend cette phrase, on pourrait penser que ce château a été construit par le roi.

C'est Diane qui fit construire son château. Il faut savoir qu’elle en a les moyens.

Il est construit à Anet, accolé au manoir de chasse qu’elle hérite de son mari, Louis de Brézé.

Le château fut construit sur une période de 4 ans et 4 mois entre 1548 et 1552.

Pour info, il a fallu 11 années pour construire le tombeau de Diane à sa mort.

L’architecte de ce château est Philibert de L'orme.

Excellente gestionnaire, ses moyens financiers là place parmi les très riches du royaume de France.

Château féminin, voulu par la belle Diane pour son Roi, il était exceptionnel.

Henri passionné de chasse comme Diane, a ses appartements royaux dans cette magnifique demeure. Catherine de Médicis aussi.

Diane fit venir les plus grands artistes français, toutes disciplines confondues pour orner l'intérieur de son domaine.

Jean Goujon, Jean Cousin, Masséot Abaquesne, le céramiste rouennais ont fait de cette demeure un lieu enchanteur.

Les liens qui les unissent.

Il faut savoir que Diane de Poitiers a déjà 19 ans à la naissance d’ Henri.

Diane a deux filles Françoise de Brézé née vers 1518 et en 1521 de Louise de Brézé qui joue avec Henri.

Fréquentant la cour de François 1er, son mari, Louis de Brézé est le compagnon d’armes du roi, elle connaît et côtoie Henri dés son plus jeune âge.
Elle a été dame d’honneur de la reine Claude, maman d’ Henri puis de Louise de Savoie, mère de François 1er et enfin de la reine Éléonore, seconde épouse de François 1er.
Pendant 20 ans, elle est dame de compagnie de Catherine de Médicis.

Louis de Brézé.

Jean Clouet - Louis de Brézé 

Elle épouse le 16 avril 1515, Louis de Brézé.

Il sera son mentor.
Ils ont deux filles, Françoise et Louise.
Françoise portant le prénom féminisée de son Roi et Louise en hommage à son papa.

Compagnon d'armes de François 1er, il est riche et puissant.
Il est le fils de Jacques de Brézé et de Charlotte de Valois, et le petit fils de  Charles VII et d'Agnès Sorel, sa maîtresse.

Louis de Brézé possède de très nombreux biens répartis sur toute la France et il est très puissant politiquement.

Grand sénéchal de Normandie, comte de Maulévrier, vicomte du Bec-Crespin et de Mauny,
il possède de nombreuses seigneuries : Anet, Bréval, Montchauvet et Nogent-le-Roi entre- autre.

Diane se marie en 1515, elle a 15 ans. Louis de Brézé a 56 ans.

Il décèle chez Diane sa très grande intelligence et l'initie à gérer ses nombreux biens.

Diane a été formée par Anne de Beaujeu, la fille de Louis XI et régente de France.

Femme supérieurement intelligente, son père déclare " qu'elle est la moins folle des filles de France, car de sage il n'y en a point ".
Elle a écrit un livre enseignement à ma fille, ou elle fixait les règles de comportement d'une femme de la noblesse.

L'enseignement d' Anne de Beaujeu tiens en ces consignes : « modération en toute chose »
ou « soyez toujours en port honorable, en manière froide et assurée, humble regard, basse parole,
constante et ferme, toujours en un propos, sans fléchir ».

Diane de Poitiers lit le latin et le grec, est initiée à l'art et sera très proche des grands artistes de son époque.
Ses capacités d'apprentissage étant importantes, Louis de Brézé la forme à prendre sa succession politique.

La famille de Brézé gère depuis plusieurs générations la Normandie, il en est grand sénéchal,
elle devient avec l'aval de François 1er, madame la grande Sénéchale de Normandie.
Duchesse d' Etampes et Duchesse de Valentinois, elle gère un empire en France.
Il n'y a pas en France de nos jours, une femme aussi puissante que Diane de Poitiers.

En 1531, à l'âge de 31 ans Diane est veuve.
Sa vie durant, elle sera la puissante veuve de Louis de Brézé.
Au décès de son mari, Diane se vêt de noir et blanc, couleurs de son veuvage.
Couleurs dominantes de sa tenue, elle est malgré tout une très jolie femme et se pare d'autres couleurs et de très nombreux bijoux.
Pour le Roi, elle est la plus belle de ses sujets.

A la mémoire de son époux, elle dédira la construction du château d' Anet.
Il est construit sur les terres qu'il lui lègue.

Le château est bâti en pierre dorée de Vernon,
le portail en pierre blanche de Saint-Leu d'Esserant et il est habillé de marbre noir.

Les cheminées du portail sont surmontées de forme de sarcophage en sa mémoire.

A l'entrée du château, dans une niche, une statue grandeur nature de Louis de Brézé
et au-dessus un hommage en lettre doré qui lui est rendu.

Détaillons en premier la vie de celui que nous connaissons sous le nom d’ Henri II.

Henri II.


Né le 31 mars 1519 à Saint-Germain-en-Laye, il est le fils de François I et de la reine Claude.

Il épouse Catherine de Médicis le 28 octobre 1533.

Il devient Dauphin le 10 août 1536.
Au décès de François I, il devient Roi de France le 31 mars 1547.

Il est couronné à Reims, le 26 juillet 1547.
Blessé par le capitaine de sa garde écossaise, le capitaine Gabriel de Montgomery
lors d’un tournoi Ambroise Paré ne peut le sauver, il agonisera dix jours.
Il décède le 10 juillet 1559.

Ses devises sont Plena est œmula solis (la lune est pleine )
et Donec totum impleat orbem (« Jusqu'à ce qu'elle illumine le monde »).
Le roi espérai illuminer la France comme l'astre de la nuit repoussait les ténèbres.

Crescents badge of the king Henry II of France

Henri à l’âge de douze ans fait son premier tournoi, désigne Diane de sa lance
à la grande fureur d’ Anne de Pisseleu ,maîtresse de François I
et à partir de cette date portera les couleurs de sa belle Diane,
les couleurs de son veuvage, le noir et blanc.

François de France, décède en 1536 à 18 ans et Henri devient dauphin

A la mort de François I, le 31 mars 1547, Henri est fait Roi de France.

Il donne les bijoux de la couronne à Diane, les clés de la salle forte du royaume de France
ou elle peut puiser à volonté, adopte les couleurs de Diane en couleurs royales
et reprends en monogramme royal les chiffres de sa belle Diane,

Les gardes royaux sont vêtus de noir et blanc, ont sur leurs tenues le monogramme de Diane
au grand désespoir de Catherine de Médicis.

Il couvrira Diane de Poitiers, d’ors, d’honneurs, et de cadeaux,
toutes les terres sans propriétaire deviennent celles de Diane.
Il a donné tellement d’argent à sa belle Diane que l’on parle de cadeau royal pour le château d’ Anet.


Diane de Poitiers.

Diane était connue de son vivant sous le nom de Diane de Saint Vallier, puis en épousant Louis de Brézé sous celui de Diane de Brézé.

Elle était grande Sénéchale de Normandie, duchesse de Valentinois et d'Étampes.

Diane de Poitiers est née à Saint-Vallier ou à Etoile dans la Drôme le 31 décembre 1499.

Elle est la fille de Jean de Saint-Vallier, Comte de Peytieu, un fief qu'il possédait au Languedoc et de Jeanne de Batarnay .

Il l'a prénommée Diane, car il était chasseur en hommage à la Diane chasseresse.

A 6 ans, orpheline, Diane accompagnait son père à la chasse.
Elle avait son faucon et montait à cheval.
La traitant comme ses fils, il lui apprend à nager dans les rivières fraîches du Dauphiné et à entretenir son corps.

Elle devient de son vivant une grande chasseresse et beaucoup l’associe à Artémis, déesse de la chasse et de la lune.

Son nom.

Ce sont les historiens modernes qui l'ont fait connaître sous le nom de Diane de Poitiers.

Au 19e siècle, "Peytieu" en langue d'oc est devenu "Poitiers" en français.

Pour vendre des livres, les auteurs de l'époque la renommèrent Diane de Poitiers.

Diane de Saint Vallier ou Diane de Brézé étant moins vendeur.

En 1515, elle épouse Louis de Brézé, immensément riche et puissant,
Grand Sénéchal de Normandie et Grand-Veneur de France.

Elle a 15 ans, lui 56 ans.

Ils ont deux filles Françoise de Brézé née vers 1518 et Louise de Brézé née en 1521.

Diane se retrouve veuve à l'âge de 31 ans.

Pendant 35 ans elle gère seule une immense fortune et prouve qu'elle est une excellente gestionnaire.

Elle décède à l'âge de 66 ans à Anet en 1566.

Ses origines.

Son père est très fier de ses origines et prétend descendre des premiers rois de France.

Son époux Louis de Brézé est petit fils de roi.

Son éducation est parfaite.

Confiée à Anne de Beaujeu, elle maîtrise à la perfection les rites et coutumes de la cour.
Très intelligente, elle lit le grec et le latin dans le texte. Elle est initiée à l'art aussi.

Anne de France, dite Anne de Beaujeu, fut princesse et régente de France auteure d'un livre : Lettre à ma fille.
Henri II était ébloui par la culture et la très grande intelligence de Diane.

Il n'est pas le seul.

Louis de Brézé son mari est lui aussi ébloui par sa belle Diane.

Il faut savoir que sa famille depuis trois générations, gère la Normandie, ainsi que de nombreux domaines.

En épousant Diane, il se doute que celle-ci va lui survivre et hériter de ses biens.
Comme elle est intelligente, il la formera pour prendre sa succession.
Il sera le mentor de Diane comme Diane l'a été pour Henri.

Diane tenait à sa réputation d'honnête femme.

Elle était la veuve de Louis de Brézé et ne voulait pas salir sa mémoire.

François 1er aurait écrit à son sujet : " belle a se damner, honnête à en mourir."

Maîtresse royale ?

Pour bien comprendre le rapport entre Diane de Poitiers et Henri II, il faut remonter à leurs enfances.

Diane est orpheline à l'âge de 6 ans, Henri à l'âge de 4 ans.
Diane est chouchoutée par son père qui la guide et la conseille.

Henri est totalement délaissé par son père, le roi François 1er, qui ne pense qu'à ses conquêtes militaires et à ses conquêtes féminines.
Henri de l'âge de 4 ans à 6 ans n’a personne pour s'occuper de lui à part les employées de son père.

Diane a été la dame d’honneur de la reine Claude avant de devenir celle de sa grand-mère, la maman de François 1er .

Elle connaît Henri et le côtoie régulièrement.

Diane a deux filles du même âge qu' Henri et ayant traversé des épreuves similaires,
elle peut se mettre à la place de ce petit garçon qui lui, n'a pas d'amour paternel.

Un lien très fort les unit de par leur vie si semblable.

La bataille de Pavie.

Le 24 février 1525, François 1er perd la bataille de Pavie en Italie.

Il est fait prisonnier par Charles Quint et il est emmené en Espagne.

Lorsqu'il annonce sa défaite à sa mère, Louise de Savoie,

le roi termine sa lettre par ces mots : "Tout est perdu, fors (sauf) l'honneur."

L'empereur exige une énorme rançon pour libérer François 1er.

Celui-ci négocie avec Charles Quint et lui demande la possibilité d'être échangé

contre ses deux jeunes enfants pour avoir le temps de réunir la rançon en France.

Charles Quint accepte lors de la signature du traité de Madrid, le 14 janvier 1526,

et il libère le roi quelques semaines plus tard en échange des enfants royaux.

L’échange.

Les enfants étant orphelins, Louise de Savoie et une délégation accompagne les enfants royaux lors de leurs échanges à la frontière espagnole.

Diane de Poitiers en fait partie.

Au moment de la séparation, les dames de compagnie se mettent à pleurer.

Ce qui entraîne aussi les larmes des enfants.

François Le Dauphin âgé de 8 ans, est chouchouté par tout le monde et Henri petit garçon de 7 ans est lui seul.

Diane de Poitiers, voit ce petit garçon, en train de pleurer.

Elle va le voir, le prend dans ses bras, elle lui fait même un baiser sur la joue (crime de lèse-majesté)

et le console en lui disant : " Sire ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Je reviens vous chercher lorsque vous serez libéré."

Imaginez ce petit garçon qui depuis 3 ans ne reçoit aucun geste d'amour,

qui voit cette magnifique Diane de Poitiers venir le chouchouter au moment où il a le plus besoin.
Pendant ses 4 ans de captivité, il pensera tous les matins : "est-ce que Diane va tenir parole et venir me chercher ?"

Le 1er juillet 1530, les enfants sont libérés.

Henri a 11 ans.

Le roi François 1er, prends la route pour Bordeaux sans aller les voir et confis à Diane la charge de s'en occuper.

"Sa belle Diane vient le chercher comme promis."

Les deux enfants passent 9 mois à Anet en compagnie des filles de Diane pour se refaire une santé.

Quelques mois plus tard, il a 12 ans, il fait son premier tournoi et il désigne Diane de sa lance

et porte ses couleurs de Diane, le noir et blanc, couleur de son veuvage.

De 12 ans à 40 ans, tous les jours, il sera vêtu aux couleurs de sa belle Diane.


Le traumatisme des années de captivité.

Tous les historiens s’accordent sur un sujet, Henri a très mal vécu son emprisonnement en Espagne.

Il faut reconnaître que son père François 1er a fait traîner les exigences de Charles Quint le plus longtemps possible.
Les trois premières années, les enfants royaux sont bien traités.
Mais François ne bougeant pas, Charles Quint les fait enfermer avec des prisonniers de droit commun.
Quand on a 10 ans et que cela s’ajoute à la perte de sa maman, c’est beaucoup pour ce petit garçon.

Il rentre et il déprime.

Un jour, François 1er et Diane voient passer Henri regardant ses chausses et le roi s’adresse à la belle Diane
: "Regarder mon fils, on ne peut pas le laisser comme cela."
Diane lui propose d’en faire son galant.

L’éducation à la galanterie consiste à faire d’un jeune garçon, un homme sachant parler et écrire aux femmes avec égard.

Diane apprend au futur roi, comment se tenir en compagnie féminine que cela soit en gestes, verbe ou écrits.
Il doit apprendre à faire le cour à cette belle femme en respectant les us et coutumes de cette époque.

Et avec Diane, cette femme au fort caractère, mais aussi très sensible au désespoir d’Henri, cela lui a certainement valu quelques remontrances amicales.

La seule certitude, ils sont très proches.

Henri est fasciné par sa beauté, son intelligence et ses capacités de gestionnaire.

Diane est touchée par ce garçon qui ne jure que par elle est qui a subi tant d’ épreuves.

Pour moi, elle est aussi et avant tout sa seconde maman.

Amants ?

Les historiens supposent qu’ils auraient été amants pendant deux ou trois ans,

Diane aurait eu entre 38 et 41 ans, et le roi Henry II, entre 19 et 22 ans.

Les proches de Diane et d'Henri qui fréquentaient la cour étaient persuadés que le roi et Diane étaient ensemble.

Dans leurs courriers, ils écrivent,

« Nous sommes certains qu'ils sont intimes, mais ils ne le laissent pas paraître. Jamais de geste tendre ou de baisers ne sont échangés en public ».

Elle gère un empire et elle est la veuve de Louis de Brézé, Madame de Brézé.
Comment se faire respecter en étant la maîtresse d’un roi ?

Henri lui est très discret.

Un ambassadeur vénitien le décrit ainsi :

"Il est d'une certaine tempérance, car pour les plaisirs charnels, si nous le comparons au roi son père ou à quelques rois défunts,
on le peut dire très chaste, et il a cela de plus qu'il fait des affaires de façon que personne ne puisse trop parler."

Comme toutes personnes publique et très riche, ses ennemis jaloux de Diane parlaient de la catin royale.

Pour comprendre Diane, il faut mieux la connaître.

Son honneur.

Pour vous donner une idée du comportement de Diane à cette époque, voici une petite histoire rapportée par ses témoins.

A cette époque, il était très difficile pour le Roi de s'isoler.

Les domestiques suivent le Roi pas à pas pour le servir et la Cour pour se faire voir ou quémander.

La nuit, ils dorment au pied du lit.

Pour avoir une conversation privée, Diane et le roi entrent dans un lit et tirent les rideaux.
Autour du lit, le personnel domestique et des membres de la cour.
Il y avait beaucoup de bruit derrière les rideaux et Diane se serait écriée à haute voix,

"Sire, Sire, arrêtez de sauter sur le lit, que vont penser les gens autour de ce lit."

Quand vous vivez comme Diane au seizième siècle et que des milliers d’hommes obéissent à vos consignes, la discrétion est de mise.

Il faut garder à l’esprit que Diane de Poitiers, à la mort de Louis de Brézé son époux en 1531, se retrouve à la tête d'un empire en France.

Elle gère de nombreux châteaux qu'elle hérite de sa famille, de son mari, elle achète Chenonceaux et elle possède les terres d' Anet.

Elle est grande Sénéchale de Normandie et Duchesse du Valentinois et d'Étampes.

A l’avènement d’ Henri comme roi, il lui donne en gestion toutes les terres libres de propriétaires de France.
Cela représente un quart du territoire Français de nos jours. Net d’impôts.

Elle est très attachée à Louis de Brézé. Dans la chambre reconstituée de Diane à Anet sa devise dédiée à son époux :

"Sola vivit in illo."

"Elle ne vit qu'en lui."

Comme vous venez de le lire, Henri est très discret et Diane tient à sa réputation d’honnête femme.
Résumer et affirmer que des personnes vivant au seizième siècle ont été amants alors qu’ils ont tout fait pour cela ne se sachent pas est pour le moins délicat.

Replongeons dans le contexte.

Comment peuvent-ils faire des câlins, alors qu’ils sont suivis en permanence par des domestiques ou des membres de la cour.
L’intimité est une notion inconnue de leurs temps.

Quand Henri a honoré Catherine lors de son mariage, cela se passait en public.

Les domestiques au mieux vivaient dans l’antichambre près à intervenir au moindre appel.

Ont-ils été amants ?

Certainement, Henri est un garçon, vous comprenez ma pensée et Diane est une magnifique femme.

Mais alors quand et comment pouvaient-ils se libérer de témoins ?

Il n’y a qu’une possibilité, lorsqu’ils chassent.

Tous les deux sont des cavaliers émérites.

Ils peuvent se donner rendez-vous discrètement et lors d’une chasse, partir discrètement se retrouver.

La lettre que vous pouvez lire dans le salon rouge à Anet, semble faire allusion à un rendez-vous dans la forêt de Malesherbes.
Il faut savoir que Diane est le mentor d’Henri II, tous les jours, lorsqu’ils résident dans la même demeure,
il va la voir dans sa chambre le soir, pour lui faire un compte rendu de sa journée.
Quand il ne réside pas ensemble, tous les jours, il lui écrit une lettre résumant ses activités.

Cette lettre est donc le résumé d’une journée royal à l’attention de Diane.

Elle me laisse penser que devant les rochers de Malsherbes, à proximité du château de Fontainebleau, Diane a pu craquer pour le Dauphin Henri.

Gardons à l’esprit que le roi fait référence à un événement qui s’est passé une dizaine d’années plus tôt.

La voici, tel qu’écrite par Henri II.

"Mon cher cœur, rêve mère et rêve sœur sont chez Beaumont

où je suis convié de dîner, demain, je vous en donnerai des nouvelles.

Un lièvre m’a mené jusqu’aux rochers devant Malesherbes où j’ai éprouvé des plaisirs passés, douce est la souvenance.
Je vous y ai souhaité entre mes bras comme je vous y ai vu.

Souvenez-vous-en, en lisant ma lettre,
je m’imagine que cette mémoire du passé vous fera mépriser tout ce qui vous sera présent.

J’ai parlé à Laguelle, il est toujours obéissant et fidèle.

Bonsoirs mes chères amours,
si je dors mes songes seront de vous,
si je veille mes pensées seront de même,
recevez ainsi disposé, un million de baisers de moi."

"H "

Les nombreux "$" sont les baisers qu' Henry dispose pour Diane sur cette lettre.

Un poème attribué à Diane pourrait correspondre à ce moment :

"Voici vraiment qu’Amour, un beau matin,

S’en vint m’offrir fleurettes très gentilles…

Car, voyez-vous, fleurettes si gentilles

Étaient garçon, frais, dispos et jeunet.

Ainsi tremblotante et détournant les yeux,

« Nenni » disais-je.


« Ah ! Ne soyez déçue ! »

Reprit l’Amour et soudain à ma vue

Va présentant un laurier merveilleux.

« Mieux vaut » lui dis-je, « être sage que reine ».

Ainsi me sentis et frémir et trembler,

Diane faillit et comprenez sans peine

Duquel matin je prétends reparler…"

Ses deux écrits peuvent correspondre au même moment, mais cela c’est passé il y a très longue année.

Je vous laisse tirer vos conclusions de ces informations.



La beauté de Diane.

Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (vers 1540 - 1614) .

"J’ai rencontré Diane de Poitiers six mois avant sa mort, elle était belle, elle paraissait trente ans."

Selon Brantôme, chroniqueur de l'époque, elle était encore très belle à l'âge de 66 ans et on lui aurait donné 30 ans.

Il a une vingtaine d’années, n’est pas réputé pour être flatteur et il écrit après la mort de Diane pendant le règne de Catherine de Médicis.

Il affirme que lors de sa rencontre, elle n'était pas maquillée.

Catherine de Médicis à l’annonce de son décès, s’écrie : "Elle a enfin vieilli."

Catherine est née le 13 avril 1519 à Florence en Italie et décédée le 5 janvier 1589 à Blois,

Catherine de Médicis connaît bien Diane.

Diane est passionnée par la science et tout ce qui touche à la santé.
Guillaume Chrestian, médecin des enfants royaux lui rends hommage dans son livre, "Livre de la nature et utilité des moys des femmes."
Elle s'informe sur la gynécologie et il écrit au sujet du plaisir qu'elle prend à s'informer :
"à entendre tels secrets, qui ne sont pas communément connus de tous, pour charitablement en aider et faire secours aux femmes,
tant par pusillanimes et craintives, qu'il leur semblerait avoir engagé leur honneur ou offensé leur pudicité,
si elles découvraient leurs graves douleurs aux médecins doctes et bien expérimentés."
En 1542 la même année, elle soigne Henri qui a la dysenterie.
Une autre facette de cette Diane qui ne cesse de surprendre.
Diane est au chevet de Catherine de Médicis la même année, lorsque gravement malade, ses médecins ne pensaient pas la sauver.
Catherine de Médicis a la fièvre pourpre , la scarlatine.
Diane la rejoint à Joinville avec son médecin personnel et gère ses soins.
Pour la récompenser, le Roi lui donne 500 000 livres soit environ deux millions d'euros.
" C'est en faveur des bons et recommandables services qu'elle a cy-devant faits à notre très chère et très aimée compagne la royne. "
Elle est là aussi aux dix accouchements de la reine et gère la santé et le bien-être des enfants royaux.

 

Un jeune page au service de Diane se serait donné la mort par dépit amoureux à son décès.

Ce témoignage date de la mort de Diane. Les médias de l’époque (oui ils existaient déjà) avez fait de Diane une star.
Mais même si le ridicule ne tue pas, pour oser écrire cela, il faut que Diane parût encore jeune et belle.

Tous les témoignages de l’époque sont concordant à savoir qu’elle était très belle et qu’elle semblait beaucoup plus jeune que son âge.

Plus proche de nous, à la révolution le tombeau de Diane a été profané.
Elle était dans un cercueil plombé, elle avait été embaumée et les témoins de l'époque assurent tous qu'elle était dans un état de conservation parfait
et aussi "belle que du temps légendaire de son vivant".

Des mèches de cheveux ont été coupées par les témoins de l'époque et à Anet dans le salon rouge, cette mèche est visible.

Ses ossements ont été enterrés aux pieds de l'église d'Anet.

En 2008, ses restes ont été exhumés, identifiés et le 29 mai 2010, Diane a retrouvé le tombeau qu'elle n'aurait jamais dû quitter.

Cela s’explique peut-être comme suit.

La génétique pour commencer. Nous ne sommes pas tous égaux.

Puis son mode de vie.

Pour commencer, une hygiène corporelle inhabituelle à cette époque.

Pour ne pas sentir trop mauvais, ses contemporains mettent de bouquets de fleurs séchées dans leurs poches. Se laver use la peau.

Diane se lavait tous les jours, prenant un bain d’eau glacée, tirée d’un puis qui ne voyait pas la lumière du soleil ou de la lune.

Diane de Poitiers était une femme très sportive et elle avait une hygiène de vie irréprochable,
tous les jours, elle nageait, elle courait pour entretenir sa santé et elle faisait beaucoup de cheval.

Elle se levait à 6 h 30 prenait son cheval pour parcourir 10 km et en revenant prenait son bain.

A 10 h son premier repas, à 18 h le dernier, léger selon les écrits de l'époque.

Entre les deux, elle gérait ses biens.

Le soir tapisserie et lecture.
Elle se préservait du soleil, prenait des bains de lait d' ânesse et prenait des potions d'or potable, remède de l'éternelle jeunesse à son époque.

Lors de l’exhumation de ses ossements en 2008, elle avait un taux d'or de 250 fois supérieur aux moyennes actuelles.

Son mode de vie.

1/ pas d’exposition au soleil préserve la peau et évite les rides.

2/ Une athlète qui entretient son corps.

3/ l’or qu’elle consomme.

4/ sa richesse à la renaissance, aux temps modernes.

Imaginons les conséquences de ce mode de vie.

1/ peu de rides, nous ne marquons pas tous de la même façon au soleil

2/ un corps de sportive.

3/ les potions d’or l’empoisonnent, mais lui donne un teint de porcelaine très à la mode à cette époque et tendent encore plus la peau.
Cela colore aussi ses cheveux.
Blonde vénitienne elle est, blonde vénitienne elle restera, comme vous pouvez le voir lors de votre visite du château d’ Anet.
Une mèche de cheveux de Diane est visible et les tests ADN nous confirment que ce sont ses cheveux.

4/ elle bénéficie des techniques les plus modernes de son époque.
Ambroise Paré lui fait réaliser de magnifiques prothèses dentaires qui lui permettent de conserver un très beau sourire.

Son époux, Louis de Brézé en portait déjà lors de leur mariage.
D’après ce que je sais, les dents étaient en porcelaines ajustées aux millimètres et pour les maintenir, les résines n’existaient pas encore, de l’or.

Diane en 1566 avait peu de rides, des cheveux de vingt ans, des dents parfaites et un corps de sportive expliquant les écrits de Monsieur de Brantôme :

"Elle eu pu vivre cent ans sans qu'elle ne changeât ni de corps, ni de visage."



La visite du château d' Anet.